jeudi 3 septembre 2009

Une nuit entrecoupée de réveils angoissés où je vérifie l'heure. Peur de ne pas entendre ce satané réveil, peur de te faire rater cette journée, ta journée, peur de CETTE journée où mon bébé devient une petite fille.

Aujourd'hui tu vas faire tes premiers pas vers une autonomie que j'appréhende. Après presque trois ans passés ensemble, plus de 1000 jours où la plupart de tes sourires m'étaient destiné... Je t'ai appris la plupart des choses que tu sais. Marcher, parler, sauter, danser, toucher le bout de ton nez avec tes petits doigts en rigolant... J'ai l'impression qu'on me vole ma toute puissance. Désormais, d'autres auront ton attention quand ils t'expliqueront B – A – BA et 1 et 1 font 2. Ce seront eux qui récolteront ton regard émerveillé devant ce nouveau jeu ou cette jolie comptine.

Ca y est, il est l'heure d'aller te lever de ton petit lit. J'entrouvre la porte et je te vois tranquillement endormie au dessus des draps, cette satanée tétine dans la bouche et tes doudous autour de toi. Mon si petit bébé, je ne peux pas croire que tu sois déjà prête...

Après t'avoir fait essayer différentes tenues que je ne jugeais pas assez jolies pour toi, j'ai tenu à t'habiller des pieds à la tête alors que tu sais pourtant le faire toute seule. Je profite pour te caresser et t'embrasser. Nous prenons la route vers ton école dans la froideur de ce petit matin de septembre et attendons l'ouverture de ces portes étrangères.

D'autres parents et d'autres enfants sont là et nous échangeaons tous des regards pour l'instant indifférents. Tout à notre peur, nous parents, et vous à une excitation dont vous ne comprenez pas l'origine...

On découvre les murs qui accueilleront tes tendres années et les personnes qui s'occuperont de toi. Un porte manteau sous ton prénom écrit d'une belle écriture régulière de maîtresse. Je pose bravement ton petit manteau et ton sac à dos avant de t'accrocher autour du cou ce mot si doux que j'aime tellement entendre : "Louane"... Ma petite Louane qui sitôt entrée dans sa classe se met à jouer avec des poupons presque aussi grands qu'elle. Tu n'as pas encore compris que je vais devoir partir et te laisser "toute seule", autant qu'on peut l'être dans une foule d'inconnus.

L'institutrice nous laisse profiter de ces moments de découverte puis prononce la phrase tant redoutée : "les parents vont commencer à se diriger ves la sortie..."

Brusquement tu comprends.

Je te prends dans mes bras et tente bravement de t'expliquer calmement que je m'en vais mais que je reviens vite. Tes yeux s'embuent très vite de larmes et je ne parviens pas à te consoler malgré les bisous et les câlins. Je décide d'être courageuse. Je m'arrache à ton étreinte désespérée de bébé qui ne comprends pas que sa maman l'abandonne et je pars avec la complainte de ton chagrin dans les oreilles et la moitié de mon coeur brisé. Je ne parviens pas à contenir des larmes légitimes mais non moins douloureuses.

La matinée se passe dans un brouillard informe. Moi qui attendais avec impatience ces précieuses heures de liberté, me voilà perdue, sans repère, à consulter ma montre sans cesse. J'attends l'heure de la délivrance....

On nous permets enfin de rejoindre ta classe. De loin je te vois assise sur un banc avec d'autres enfants. Je m'approche, je t'appelle doucement, tu te retournes. Je remarque tes yeux rouges et enflés et la joie de me voir mouille de nouveau ton regard d'azur. Tu réprimes vite tes larmes et sur le chemin de la maison, je suis bercée par les "ainsi font, font, font..." Tu as déjà appris une chanson et le prénom d'une tes des futures amies que tu répètes sans te lasser. Tu me racontes que la "maîcresse" t'a mis "mon veste" et une partie de moi regrette de te voir grandir si vite...

Tu veux déjà revenir demain mais tu voudrais que je reste là.... Mon coeur se serre en entendant ses mots. Mon bébé, ma douce, presque trois années passées toutes les deux, plus de 1000 jours passés et tellement encore à passer où tu m'apprends à être maman....

Je t'aime.
la_rentr_e

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

J'aime, j'aime pas, tout ça tout ça, c'est à vous !